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Mea culpa, j'ai écrit une erreur, mais pas à propos de lait à 250 ¤/1 000 l...

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Si ma grand-mère était encore de ce monde, elle me dirait : « Petit, tu disais pas mal de conneries, mais aujourd'hui, en plus, tu les écris. » Pas commode ma grand-mère ! Il faut dire que les seuls retours de mes chroniques sont à mettre au crédit de ma mère et de mon curé qui, à chaque lecture, me disent : « Mais où vas-tu chercher tout ça ? » Bon, ma mère, on peut comprendre, je suis son fils préféré. En plus, elle ajoute : « Au moins, pendant que tu écris, tu n'es pas au bistro... »

Mais mon curé... Je le soupçonne de ne pas vouloir froisser un client potentiel qu'il ne voit que trop peu souvent à son goût. Dans ces colonnes, j'ai déjà interpellé son patron deux ou trois fois et il préfère me passer la brosse dans le dos plutôt que de m'avoir sur le dos, si vous voyez ce que je veux dire. Si vous ne voyez pas, replongez-vous dans la lecture du Nouveau Testament !

Mais de quoi nous parle-t-il depuis le début ? Oui, il m'arrive d'écrire des inexactitudes. Statistiquement parlant, plus j'écris et plus je risque d'entacher cette page, que nous envient Le Monde diplomatique et Le Figaro magazine pour la justesse de ton, la finesse d'esprit et la hauteur de vue, sans approximations, bobards ou impairs. Je ne suis qu'un producteur de lait, scribouilleur à ses moments perdus, lorsque je n'ai pas polo ou jokari. Alors, forcément, je n'ai pas cette déontologie journalistique qui oblige à vérifier toutes les sources et à n'écrire que la vérité vraie. La carte de presse ne protège pourtant pas de la connerie quand on entend Éric Zemmour affirmer « ses vérités » avec tant d'aplomb que l'on serait tenté de le croire.

Mais de quoi nous parle-t-il depuis le début ? Il y a des affirmations péremptoires qui n'ont l'air de rien et que l'on ne remarque pas sur le coup, ou que l'on ne veut pas croire. Par exemple, un prix du lait à 250 € en France est impossible ou l'inefficacité des OP par laiterie... On m'a dit que c'était des conneries et, malheureusement, ça ne l'était pas. On m'a reproché de manière véhémente d'avoir traité collectivement les laiteries d'escrocs... Eh bien, je m'excuse. Elles prennent juste « quelques libertés », c'est un euphémisme, pour fixer le prix du lait.

Mais de quoi nous parle-t-il depuis le début ? J'ai des valeurs, moi, et si elles ne sont pas toujours compatibles avec d'autres, si elles sont parfois désobligeantes à l'égard de certains, ce sont les miennes et le meilleur moyen que j'ai trouvé pour être en phase avec moi-même. Ça peut paraître prétentieux, narcissique, mais ça aide à vivre.

Mais enfin, de quoi veut-t-il nous parler depuis le début ? J'y arrive. Voilà, il faut rendre à Jules ce qui appartient à César. Dans le billet d'octobre sur la variable d'ajustement, j'ai affirmé que la chaufferie de Rennes brûlait 600 t de bois par jour. Les lecteurs les plus perspicaces auront immédiatement remarqué mon côté marseillais qui, parfois, me porte à exagérer certains faits afin de les mettre en lumière. Donc, la chaufferie de Rennes brûle 117 000 t de bois par an, soit 320 t par jour (ça reste énorme, vous en conviendrez !) Enfin ! Ma conscience est libérée d'un grand poids. J'échappe de justesse aux enfers ! Quand je me trompe, je le dis, sans doute mon éducation chrétienne. Merci grand-mère ! Voilà, après plusieurs chroniques trop sérieuses, j'allais prendre le melon et devenir le Mélenchon du roto, le BHL de la morale laitière, la Marine du pot à lait (à défaut d'être Pierrette, sa mère, ben oui : Pierrette et le pot au lait !), le bonnet rouge antirobot, le Olivier Besancenot des industriels laitiers, le Montebourg du « faire » français. Alors, un peu d'autodérision ramène les pieds dans la bouse.

PASCAL POMMEREUL

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